Accéder à la rue voisine, ouvrir une porte, communiquer, éplucher un légume, attacher ses chaussures, choisir son émission télévisuelle… Voilà autant d’actions banales qui articulent nos vies quotidiennes et qui incarnent silencieusement des notions de liberté. Elles sont « participation » à la vie collective. Injustement, pour de nombreuses personnes, elle représente un défi en raison de situations, de gênes, de capacités physiques ou mentales singulières. Pallier ces inégalités est l’horizon que le design universel cherche à atteindre, en rendant les usages aussi autonomisant et confortables que possible pour tous. En résulte un trottoir incliné, une porte automatique, un texto ou un épluche patate, le scratch d’une paire de tennis. Comme pour la symbolique télécommande, le design universel s’immisce dans le domaine des transports en commun, des routes et des bâtiments, dans l’utilisation de technologies et de services. Son rôle apparait simultanément : philosophique, social, économique, éco-logique, voilà pourquoi il est mis en lumière au travers de cet article.
Comment se définit le design universel ?
C’est la définition donnée par l’Organisation des Nations Unies que nous avons décidé de vous proposer : « On entend par « conception universelle » la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services qui puissent être utilisés par tous, dans toute la mesure possible, sans nécessiter ni adaptation ni conception spéciale. La « conception universelle » n’exclut pas les appareils et accessoires fonctionnels pour des catégories particulières de personnes en situation de handicap ».
Afin de bénéficier d’un point de vue expert sur la question, nous avons contacté Estelle Peyrard, responsable du TechLab du département Innovation et Technologie de l’APF France Handicap, dont la mission est de déployer des démarches d’innovation inclusive dans les entreprises, et d’accompagner les personnes en situation de handicap vers l’accès au numérique et aux aides à la communication. Estelle Peyrard nous livre donc sa définition du design universel: “c’est une conception qui permet à tous d’utiliser un produit avec le minimum d’adaptation nécessaire”.
Quelle place occupe le design universel dans notre quotidien ?
Le but final du design universel consiste donc à adapter l’environnement, ou s’y adapter, mais il ne doit pas être stigmatisant ni ne doit permettre l’utilisation d’un objet par un type de personne, mais plutôt intégrer toutes les utilisations d’un objet dans sa conception.
L’exemple le plus parlant est probablement celui des télécommandes qui ont été créées pour les personnes qui ne pouvaient pas se déplacer pour changer les chaînes de leurs TV. C’est un objet créé à l’aide du design universel mais tout le monde profite de son utilisation sans que la télécommande ne stigmatise les personnes en situation de handicap (PSH) et les personnes à mobilité réduite (PMR).
Les portes automatiques sont également une importante révolution en matière de design universel, elles permettent à tous de rentrer dans un lieu sans avoir à ouvrir de porte. Ainsi, elles offrent une plus grande accessibilité aux PSH et aux PMR, mais chacun y trouve un avantage.
Ces exemples rendent compte du caractère universel porté par ce type de design, de l’engagement citoyen qu’il y a derrière.
Un rôle qu’il convient d’aborder est donc celui des gouvernements. Il est primordial que ces derniers soient les premiers acteurs du design universel.
En effet, avec l’aide de professionnels, ils peuvent offrir un cadre concret à ce concept, et ainsi donner vie à des espaces de plus en plus accessibles à tout un chacun. Concrètement, cela peut prendre la forme d’investissements dans des projets d’infrastructures universellement accessibles, de programmes de transports adaptés à tous, de technologies d’assistance innovantes, d’enseignements et bien plus encore.
En ce qui concerne les représentants du gouvernement, à la suite de la ministre des Solidarités et de la santé madame Brigitte Bourguignon, on note à présent une ministre déléguée chargée des Personnes Handicapées madame Geneviève Darrieussecq élue en juillet 2022.
Depuis son élection, elle œuvre quotidiennement sur le territoire français pour promouvoir l’accessibilité universelle. Parmi ses missions, elle dialogue avec des entreprises innovantes qui facilitent la vie des milliers de PSH et PMR vivant sur le territoire français ; elle rencontre des professionnels dont le métier est d’accompagner au mieux ces personnes ; elle visite des structures qui redoublent d’efforts pour offrir une qualité de vie irréprochable à leurs résidents…
Le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées, dont fait partie Geneviève Darrieussecq a, par ailleurs, de nombreux partenaires œuvrant au service de ces 3 grands piliers. Dernièrement, l’un d’eux, à savoir le Conseil national consultatif des Personnes handicapées (CNCPH), a parrainé la Fédération Française des Télécoms en partenariat avec Google et Samsung afin d’organiser un appel d’offre pour des projets numériques « innovants au service de l’accessibilité de tous les publics ».
En quoi les flâneuses s’inscrivent-elles dans la démarche du design universel ?
Nous souhaitons être acteur d’un monde où ou le vivre ensemble offre à chacun une place autonome et indépendante grâce au design universel et c’est la mission à l’origine de la création de la société. Notre ambition est d’apporter des solutions concrètes, désirables de tous et au service d’un monde qui bouge et vit ensemble. C’est pourquoi naturellement les flâneuses se sont inscrites dans cette démarche de conception universelle en concevant avec et pour une variété de personnes au sein de lieux de vie collectifs.
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